dimanche 25 novembre 2007

Jeunes Plumes 2007, le Lauréat récompensé

C'est au Salon du Livre de PAU que le lauréat du concours Jeunes Plumes 2007 a été récompensé.

Cédric DOLO en compagnie du Jury

Félicitations à Cédric DOLO lauréat du concours 2007.Vous trouverez la bio de ce jeune auteur dans l'article précédent.

Rendez-vous sur le site de la Fondation Crédit Agricole Pyrénées Gascogne pour "Les Jeunes Plumes 2008". Vous y trouverez très prochainement toutes les modalités pour participer au concours, et exprimer vos talents!!!

samedi 24 novembre 2007

Quelques coups d’ombrelle… par CALZONE



C’est donc CALZONE qui a écrit ‘’Quelques coups d’ombrelle…’’ et deux autres nouvelles, intitulées ‘’Louis le chouan’’ et ‘’ Tribulations Bretonnes’’, que nous vous ferons découvrir à partir de la semaine prochaine.

Ces 3 nouvelles ont conduit le Jury du concours Jeunes Plumes, organisé par la Fondation Crédit Agricole Pyrénées Gascogne en partenariat avec L’Eclair et La République des Pyrénées, à déclarer CALZONE lauréat du concours 2007.

Mais qui se cache réellement sous ce pseudonyme ?

CALZONE est le pseudonyme emprunté par Cédric DOLO, actuellement domicilié à Pau. Ce célibataire de 30 ans est originaire de Nantes et a posé ses valises en Béarn à l’age de 15 ans.
Passionné d’art culinaire, Cédric suit alors une formation professionnelle et s’oriente dans la restauration gastronomique. Il enrichit ses connaissances au gré de nombreux stages qui le conduisent dans des établissements prestigieux comme chez Chilo à Barcus ou à l’Hôtel du Palais à Biarritz. Cette recherche de connaissance le conduit en Angleterre pendant 1 an et demi. C’est après deux saisons d’hiver et d’été au Club Méditerranée qu’apparaît chez Cédric le désir de voler de ses propres ailes. Il ouvre une pizzéria (d'où le pseudonyme de Calzone) à Pontacq : sa ‘’petite entreprise qui ne connaît pas la crise…’’
Sa deuxième passion (pour l’écriture) apparaît plus tardivement, inspirée par la lecture des ouvrages d’Henri Queffélec et Michel Ragon, de romans d’aventures avec un goût particulier pour les aventures de flibuste.
Lauréat du concours Jeunes Plumes, Cédric DOLO est récompensé par un prix de 1.500€ attribué par la Fondation Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, ainsi que d’une centaine d’exemplaires d’un recueil de ses 3 nouvelles intitulé IMAGINATIONS 2007.
C’est aujourd’hui, au Salon du Livre de Pau, que lui seront remises ces récompenses.


Pour participer au Concours JEUNES PLUMES 2008 rdv sur le site de la FONDATION PG en cliquant sur le lien suivant http://www.fondation-capg.com/concours.html

vendredi 23 novembre 2007

Concours Jeunes Plumes 2007

La FONDATION CREDIT AGRICOLE PYRENEES GASCOGNE vous donne rendez vous dès aujourd'hui et jusqu'à dimanche au Salon du Livre de PAU.

Samedi 24 Novembre à partir de 14h aura lieu la remise de prix du Concours Jeunes Plumes 2007.

Vous pourrez trouver sur notre stand la publication des nouvelles du lauréat dans le recueil Imaginations 2007.


Nous vous attendons sur le stand de la Fondation!!!

mercredi 21 novembre 2007

Quelques coups d’ombrelle… 6/6

Voici le dernier épisode d'une nouvelle écrite par un jeune talent de Pyrénées Gascogne. Encore un peu de patience et nous vous en révèlerons l'identité. RDV sur le blog Do U speak Jeunes ? samedi prochain 24 novembre.
En attendant, nous espérons que cette lecture vous captivera et qu'elle suscitera, peut-être, quelques vocations.

Résumé des épisodes précédents : Nous sommes en Espagne, au milieu du XIXème siècle, non loin de Grenade en Andalousie. Le jeune journaliste Théophile Gautier, accompagné du Padre Miguel, fait la rencontre mouvementée de la très belle Dona Paquiro prénommée Bibiana. Suite à un écart de langage il reçoit un violent coup d’ombrelle, mais se fait pardonner le soir même et découvre le tempérament de feu de la belle andalouse. Le lendemain ils se rendent aux arènes dans lesquelles apparaît le fameux Montès, entouré de son quadrille. Ils assistent au triomphe du talentueux torero, et découvrent la mise à mort sans honneur d'un taureau ''Corbade" (lâche). Puis apparaît le 5ème taureau...
Episodes précédents publiés le 18/10, 25/10, 01/11, 8/11 et le 16/11.

La media corrida elle, continuait. On en était au cinquième taureau, toujours combattu par le grand Montès de Chiclana. Mais cette fois, l’animal était d’un tout autre acabit. Il déboula bien en jambes au sortir du toril. C’était un cárdeno, poil noir et blanc avec des défenses acérées et peu de collier. Bas de garrot, il parvenait à faire volte-face dans un espace réduit et avait du mal à accepter le leurre à droite.
Le regard du taureau était celui d’un assassin, cela se voyait. Montès aussi l’avait vu et sa pâleur trahissait son angoisse. D’autant que l’Alcalde avait abrégé le châtiment de la pique après deux charges très courtes. L’animal peu fatigué, avait encore toute sa force.
Quand les clarines retentirent annonçant que le temps de la mise à mort était venu, le grand toréro savait que le taureau n’était pas prêt à être estoqué. Sa tête ne se baissait pas suffisamment et il n’y avait pas de place pour passer l’épée.
Il agita encore sa muleta rouge devant le mufle de l’animal tout en lui présentant son épée à l’horizontale devant les yeux.
Tout à coup, le taureau s’effondra et mourut immédiatement. Il y eut quelques instants de flottement dans la foule, le temps de comprendre qu’elle venait de se faire berner. Quand elle comprit que le grand Montès lui-même venait d’utiliser un coup défendu par toutes les lois de la tauromachie en transperçant le front de l’animal pour lui piquer la cervelle, cette même foule qui l’adulait quelques instants plus tôt, lui réserva une bronca monstre. Des cris, des sifflets, des injures sortaient de toutes les gorges. Tout le monde était debout pour le conspuer, le huer, l’insulter dans un tumulte invraisemblable qui ne semblait plus s’arrêter. Puis on vit atterrir sur la piste des coussins, des éventails, des chapeaux, des gourdes pleines d’eau et même des morceaux de bancs que les gens arrachaient.
Gautier lui aussi participait aux invectives une fois que l’affaire lui fut expliquée.
« Boucher ! Voleur ! Envoyez-lui les chiens ! » Criait-il dans un état de pure excitation.
A côté de lui le Padre et Bibiana étaient restés assis sans participer à l’hystérie collective.
« Mais enfin Bibiana, lui dit Gautier, tu as vu ça ? Mais c’est un lâche ! Vous m’en reparlerez de votre fameux Montès ! Montès de Chiclana ? Montès chiqué, oui ! Montès mon cul surtout ! »
Ce fut donc un deuxième coup d’ombrelle que le français reçut de l’andalouse en deux jours. Car Bibiana, pâle comme un linge, quitta la loge sans dire un mot mais sans oublier de frapper le pauvre Gautier qui ne comprit pas ce qui lui arrivait.
L’air hébété, l’ombrelle cassée sur la tête en guise de chapeau, il se retourna vers le Padre qui lui aussi ne riait pas, et lui demanda : « Padre. C’est une malade cette femme !»
L’ecclésiastique se leva et lui dit : « Je crois que vous n’en aurez plus l’occasion car vous venez de faire la gaffe la plus monumentale qui soit. Le Montès que vous venez de trainer dans la boue, s’appelle en réalité Francisco Paquiro. Montès n’est que son surnom de toréro, d’artiste. Et Dona Paquiro, Bibiana si vous préférez, n’est autre que sa femme légitime. Et en Espagne, vous apprendrez que l’honneur est sacré. Une dame peut vous permettre toutes les privautés du monde dans son lit, mais il ne faut jamais dire du mal de son mari. Jamais. Retournez donc dans vos salons parisiens, Monsieur Gautier, et laissez la tranquille. Evitez aussi de relater cet épisode dans vos articles de presse et ne mentionnez pas son nom. Les carlistes se réfugient en France et sauraient vous retrouver pour vous régler votre compte. Que la paix soit avec vous mon fils…»
Gautier regarda le prêtre se diriger vers la sortie et disparaître dans les escaliers.
« Et avec votre esprit… » Murmura-t-il.

vendredi 16 novembre 2007

Quelques coups d’ombrelle… (5/6)

Résumé des épisodes précédents : Nous sommes en Espagne, au milieu du XIXème siècle, non loin de Grenade en Andalousie. Le jeune journaliste Théophile Gautier, accompagné du Padre Miguel, fait la rencontre mouvementée de la très belle Dona Paquiro, prénommée Bibiana. Suite à un écart de langage il reçoit un violent coup d’ombrelle, mais se fait pardonner le soir même et découvre le tempérament de feu de la belle andalouse. Le lendemain ils se rendent aux arènes dans lesquelles apparaît le fameux Montès, entouré de son quadrille..

Episodes précédents publiés le 18/10, le 25/10, 01/11 et le 8/11.

Quand le combat commença, Gautier s’étonna de la vulnérabilité des chevaux des picadors.
Les pauvres bêtes offraient leurs flancs aux cornes des taureaux sans qu’aucun caparaçon ne vienne les protéger. Certains, effondrés dans une mare de sang, se prenaient les pattes dans leurs propres entrailles. Quatorze chevaux ce jour là furent éventrés. Un seul taureau en tua cinq.
Le Padre lui raconta aussi que lorsqu’un de ces mastodontes était cobarde, c'est-à-dire lâche, ou manquait de férocité, le peuple des arènes pouvait réclamer les banderilleras de fuego à l’Alcalde par ses vociférations, ses hurlements et ses trépignements.
C’est ce qui arriva d’ailleurs au troisième d’entre eux, qui ne trouva pas mieux que d’aller se coucher à l’ombre après quelques véroniques qu’il consentit à un jeune torero.
Tous les aficionados dans les tribunes se mirent à crier : « El fuego ! El fuego ! » En faisant un tapage d’enfer et en agitant un bout de tissu blanc pour demander que soit appliquée la sentence populaire.
« Regardez bien, amigo. Un banderillero va planter des baguettes d’artificier qui éclateront dans peu de temps au-dessus de la tête du taureau. Ca va le réveiller ! Et si cela ne suffit pas, nous réclamerons les chiens ! »
« Les chiens ? Répondit Gautier. Quels chiens ? »
« Vous verrez bien… » Se contenta de répondre le Padre.
Et il vit.
Le taureau refusant tout combat et repartant systématiquement à sa querencia avec une imperturbable opiniâtreté, eut droit encore une fois aux foudres des spectateurs. « Los perros ! Los perros ! ».Crièrent-ils comme des enragés. Seule la permission accordée par l’Alcalde put rétablir l’ordre et le calme.
Alors, d’une porte basse sortit une meute d’une vingtaine de chiens de race qui se ruèrent sur l’animal qui fit front. Il eut beau se défendre de cette soudaine attaque en en tuant cinq ou six qu’il projeta en l’air, il fut rapidement submergé par le nombre. Les chiens, dressés à cet exercice, étaient d’une ténacité incroyable ! Et quand l’un d’entre eux arrivait à planter ses crocs dans le cuir, il ne lâchait plus prise.
Mordu à l’oreille, le taureau eut beau cogner le chien contre les barrières, il lui fut impossible de s’en dépêtrer. Alors les hommes intervinrent en tranchant le jarret du taureau qui plia les genoux et s’effondra sur le sable où il fut achevé. Une mort sans honneur pour un animal sans courage qui sortit, tiré à la chaîne par un attelage de mules, sous une bordée de sifflets du public.
Le quatrième taureau fut pour le grand Montès qui déploya tout son art pour le vaincre.
Le Padre Miguel expliqua à son voisin quelques finesses qu’il n’aurait pas su voir : « Senor Gautier, vous remarquerez la façon de toréer de Montès. On appelle cela un style gitano. Il a les mains bien basses et il laisse aller son corps. C’est parfait. Et ce qu’il fait aujourd’hui est très rare. Peu de toréros osent s’entraver les pieds avec des fers pour combattre l’animal. Je crois qu’il n’y a que Pedro Romero de Ronda qui l’ait fait avant lui. Ou celui qu’on surnommait Pepe Hillo de Séville. Mais c’était il y a bien longtemps. Je vous parle d’il y a plus de cinquante ans. Profitez du spectacle, c’est unique ! »
L’estocade fut propre et rapide sans qu’il y ait eut à redire. Montès put faire son tour d’honneur sous les vivas en exhibant les deux oreilles du vaincu à la foule ravie.
« Heureusement qu’il ne s’est pas battu contre un éléphant d’Afrique, dit Gautier. Vous l’imaginez avec les deux grandes oreilles entrain de faire le tour de la piste ? Mais dites-moi, Padre : Pourquoi cet homme si talentueux n’exerce-t-il pas son art à Madrid ? Il n’a rien à prouver ici…»
Le Padre se rembrunit d’un coup : « La politique, cher ami, toujours la politique ! Il ne cache pas ses opinions carlistes. Il a pour ami Ramon Cabrera Grino. Ce qui lui ferme aujourd’hui les portes de Las Ventas, les arènes de Madrid, fief de notre royauté. »

vendredi 9 novembre 2007

Omelette au jambon


Après la blague et le savon, voici la fable du vendredi… Évidemment le titre pourrait laisser penser qu’il s’agît d’une recette. Mais non, voici une très courte fable dont l’auteur aurait pu être Jean de la…. Fontaine !

C’est l’histoire d’une poule et d’un cochon, qui ne s’aiment pas. Embauchés dans un restaurant, les 2 comparses doivent trouver des idées de plats.

Le cochon, malin, propose immédiatement de faire des omelettes…

La poule, encore plus maligne, suggère d’améliorer les omelettes et de les faire au jambon !

Dans l’omelette au jambon, la poule est concernée et le cochon lui est impliqué

Quand on parle de développement de durable, de citoyenneté, de sécurité routière, sommes-nous concernés ou impliqués ?

(Photo extraite d'un blog sur les TIC consultable ici , avec une version de la fable différente)

jeudi 8 novembre 2007

Quelques coups d'ombrelle... (4/6)

Résumé des épisodes précédents : Nous sommes en Espagne, au milieu du XIXème siècle, non loin de Grenade en Andalousie. Le Padre Miguel est l'instigateur d'une rencontre entre la très belle Dona Paquiro (Bibiana) et le jeune journaliste Théophile Gautier. La rencontre entre les deux jeunes gens tourne au vinaigre et la jeune femme se retire après avoir asséné un violant coup d'ombrelle sur la tête de l'insolent journaliste. Le padré Miguel conjure Gautier d'aller présenter ses excuses à la belle Bibiana le soir même.
Episode précédents publiés le 18/10, le 25/10 et le 01/11.


C’est les bras embarrassés d’un bouquet de fleurs que le jeune français rejoignit à la nuit tombée la maison de Dona Paquiro. Le Padre l’accompagnait dans ce dédale de rues qui font un quartier au pied de l’Alhambra. « C’est là, dit le Padre. » En désignant une énorme grille qui barrait l’entrée d’un immeuble, à deux pas du palais de la Chancellerie.
Il demanda à Gautier de l’attendre quelques instants tandis qu’il allait prévenir de leur arrivée. Quand il revint, ce fut pour lui annoncer qu’elle condescendait, à le recevoir quelques minutes.
Gautier monta seul l’escalier de pierre qui montait à l’étage pour se retrouver face à une porte en bois à demi entr’ouverte qu’il poussa.

Dona Paquiro était là, nonchalamment allongée sur une méridienne dans un négligé blanc au tissu léger et, lui sembla-t-il, transparent.
« Quérido mio ! Dit-elle en se levant pour l’accueillir. Je suis heureuse de vous revoir ! »
Quand il sortit le lendemain matin dans les rues de Grenade, sa connaissance sur le tempérament des femmes espagnoles avait fait un grand pas. Il chercha les mots qui pouvaient exprimer ce qu’il avait vécu. L’insatiabilité, l’impudeur, la fougue étaient de ceux-là.
Il marchait le cœur léger et la tête pleine des images du corps de sa maîtresse tout en murmurant son prénom, (« Bibiana, ô guapa Bibiana ») comme une cavatine improvisée.
Tandis que dans le ciel s’embrouillait une aurore naissante, il regagna sa chambre d’hôtel et s’endormit tout habillé sur le lit de fer.
A seize heures, il fut réveillé par des coups donnés à la porte. Une voix forte lui criait : « Levez-vous ! Nous allons être en retard ! ». Ce n’est qu’en ouvrant et en voyant la haute stature du Padre que la mémoire lui revint : « Ah oui ! La corrida… »
Après un repas frugal, ils se dirigèrent vers les arènes dans des rues noires de monde.
Ils pénétrèrent dans la plaza de toros. En haut des marches qui débouchaient au milieu des gradins, la lumière était aveuglante. Le soleil chauffait tout un côté de la place où les gens se protégeaient avec des ombrelles ou des chapeaux andalous à bords plats. Les dames s’éventaient en permanence et leurs milliers d’éventails faisaient comme des milliers d’ailes de papillons essayant de prendre leur envol et dont les battements modifiaient sans cesse les couleurs.
Ils s’installèrent dans une loge ombragée à proximité de la tribune de l’Alcalde. Tout à sa contemplation de ce qui se passait en face dans les gradins au soleil où des marchands d’eau faisaient fortune en quelques minutes, Gautier ne prêta pas attention à la personne qui prit place près de lui. Mais quelle ne fut pas sa surprise de rencontrer le sourire de la belle Bibiana et l’éclat de ses yeux arabes !
Elle se pencha vers son Téofilo querido pour lui murmurer : « Après les femmes espagnoles, il ne vous reste plus qu’à vous initier aux finesses de la corrida. Le Padre Miguel s’en chargera mieux que moi. »
Ce à quoi il répondit tout aussi bas qu’elle : « Je préfère cette distribution là que l’inverse… »
Cette remarque lui valut un méchant coup de pied dans les chevilles qu’il n’avait pas vu venir.
« Vous êtes incorrigible ! Lui dit-elle d’un air amusé. Vous mériteriez qu’un taureau de muchas piernas saute les tablas qui ceignent la piste et vienne vous embrocher ! »
Gautier s’amusait de ces joutes verbales. Il lui répondit toujours à voix basse : « Pour un embrochement, je parie que par amour pour moi tu t’interposerais… »
Le deuxième coup qu’il reçut dans la même cheville le fit grimacer de douleur.
« Tu deviens vulgaire, Téofilo. Attention à ne pas aller trop loin. »
Le Téofilo en question se garda bien de répondre. Il s’interrogeait toujours quant aux raisons exactes de l’intérêt qu’elle lui portait. Il n’avait pas été dupe cette nuit, des mots d’amour qu’elle avait pu lui dire.
Il en était là de ses réflexions quand retentirent les trompettes annonçant l’entrée du quadrille.
Le fameux Montès fermait la marche. C’était un homme d’une quarantaine d’années, basané comme un mulâtre, grand et sec à l’allure mesurée.
Le Padre lui fit remarquer les protections en tôle dans les pantalons qui prémunissaient les jambes contre les coups de corne. Montès salua la loge de l’Ayutamiento en ôtant la montera qu’il portait sur la tête. Puis il se tourna vers sa gauche il salua également en direction de Dona Paquiro qui lui rendit son salut.Cette marque de déférence étonna le pauvre Théophile qui allait de surprise en surprise avec cette femme. Ainsi Bibiana connaissait le toréro !

A SUIVRE...

vendredi 2 novembre 2007

A voir avec ses oreilles

Dans la famille groupes qui montent je demande :
Tetsuo et Prosperr



2 groupes palois dont 2 des membres travaillent au Crédit Agricole Pyrénées Gascogne.

Arnaud de Tetsuo (Service Internet) est à la guitare au chant et au clavier,
et Damien de Prosperr (Conseiller à la plate-forme téléphonique CA Direct) lui est à la guitare.


Pour le style musical je reprendrai juste les descriptifs que nous proposent ces 2 groupes :

TETSUO => un post-rock jazzy fait pour être hurlé dans un cabaret en flammes, théatre d'histoires plus stupides les unes que les autres.
PROSPERR => du Rock violent à moustache !


Vous voullez vous faire une idée ?
Je vous laisse clicker : TETSUO <=> PROSPERR


Leur actu:
ces groupes sortent d'une tournée qui est passée par Bordeaux, Poitiers, Le Mans, Orléans, Cherboug...
Tetsuo a enchainé avec des dates en Angletterre à Nottingham et Chelmsford.
Pour les voir rendez vous Samedi 3 Novembre à l'Ampli à Billère en première partie de Nervous Cabaret // Attention dernière date de la tournée!!!

Bonne continuation les gars!!

jeudi 1 novembre 2007

Quelques coups d'ombrelle... (3/6)

Résumé des épisodes précédents : Nous sommes en Espagne, au milieu du XIXème siècle, dans un petit village proche de Grenade en Andalousie. Le Padre Miguel, prêtre du village, vient de reçevoir la visite d'une belle et jeune femme, prénommée Bibiana, qui lui demande en confession un service particulièrement important. Malgrè son ambarras, le prêtre se rend chez un de ses paroissiens qui loue des chambres à des voyageurs de passage.

Episode 1 publié le jeudi 18/10 et 2 le jeudi 25/10.

Le dimanche suivant, le Padre avait fait le voyage jusqu’aux environs de Grenade. Il était accompagné par un jeune homme dont les coups de soleil qui rougissaient sa peau trahissaient l’étranger qu’il était. Les deux hommes parlaient fort et faisaient de grands gestes. Ils longeaient des champs dans lesquels paissaient les taureaux à la robe d’un noir profond qui combattraient demain dans l’arène municipale. « Cet espace, disait le Padre, s’appelle l’arroyo. C’est un but de promenade et une coutume, que de venir contempler ces bêtes si paisibles aujourd’hui et qui demain se chargeront de férocité pour combattre à mort la plus grande espada d’Espagne, j’ai nommé le grand Montès. »
L’étr
anger regardait fasciné le troupeau qui se découpait sur fond de Sierra Nevada

Le Padre riait haut et fort quand il tomba nez à nez avec une jeune femme en robe de couleur qui lui barra le passage.
« Eh bien Padre ! Vous semblez bien gai ce matin ! »
L’homme feignit la surprise : « Dona Paquiro…Je suis ravi ! Il y a si longtemps… »
Puis, en désignant son compagnon, il ajouta : « Permettez-moi de vous présenter un ami qui nous vient de Paris… »
Les deux jeunes gens se dévisagèrent rapidement. La beauté de la jeune femme ne passait pas inaperçue..
Lui âgé d’une trentaine d’année, était d’une banalité physique affligeante. Plutôt petit et malingre, des cheveux longs et gras qui encadraient un visage à la barbe clairsemée, il contrastait avec la femme de race qui lui faisait face.
La padre enchaîna : « Savez-vous, très chère, que le senor qui m’accompagne est une éminente personnalité de monde littéraire parisien… »
« Je ne savais pas. » Répondit Dona Paquiro.
« L’ecclésiastique continua. Il a déjà publié des poèmes et des romans ! Et compte parmi ses amis, messieurs De Nerval, Balzac et Hugo ! »
Ce dernier nom fit réagir la jeune femme : « Hugo ? Dit-elle.Vous voulez parler de Victor Hugo ? Votre amitié avec cet homme vous honore, Monsieur… »
« Gautier. Théophile Gautier. Pour vous servir, Madame… »
« Mon Dieu ! S’écria l’abbé ; Je ne vous avais pas présenté. Monsieur Gautier est journaliste. Il fait un reportage pour un journal dont j’ai oublié le nom. »
« Enchantée. Mais que racontez-vous à vos lecteurs, senor Téofilo ? »
L’appellation fit sourire le jeune homme.
« Beaucoup de choses, Madame. Tout est tellement différent et…Pareil à la fois ! Mais tout tend à s’uniformiser et je le regrette. Alors je relate vos singularités car le jour où Grenade ressemblera à Paris, les voyages deviendront inutiles. Et il y a des domaines où j’ai tant à apprendre… »
« Lesquels par exemple ? » Demanda-t-elle.
« Les femmes, lui répondit-il. Si votre pays est à mon sens le pays des énigmes, les femmes y sont d’un mystère ! »
« Les femmes, dites-vous ? Mais nous sommes comme toutes les autres… »
Le Padre qui crut bon de changer de conversation : « Notre ami s’intéresse aussi à la corrida. C’est la raison de notre présence ici. Imaginez-vous, très chère, que notre ami proposait de lâcher les taureaux dans les rues pour qu’ils rejoignent seuls les arènes de la ville ! »
Les deux espagnols rirent de bon cœur.
« Vous êtes fou ! Monsieur…répondit-elle en s’adressant au français. C’est la chose la plus inouïe que j’aie entendue à ce jour. C’est vrai que vous avez beaucoup à apprendre. Et j’espère pour vous que vous vous y connaissez mieux en femmes qu’en taureaux… »
« Je ne peux pas vous dire, répondit Gautier, je n’ai jamais enculé de taureau. »
La violence du choc plia à angle droit l’ombrelle qui s’abattit sur sa tête. La jeune femme, offusquée, tourna les talons et s’en fut vers sa voiture qui l’attendait plus loin.
Le Padre Miguel ne savait pas quelle contenance adopter.
« Qu’avez-vous fait là ? Balbutia-t-il. Ce ne sont pas des choses qui se disent ! »
« Cette bosse me restera en souvenir, dit le français en se grattant la tête. La stupeur que j’ai pu lire sur son visage m’a largement dédommagé de cette avanie. »
« L’affront, dit le Padre, c’est elle qui l’a essuyé. C’est pourquoi vous irez vous excuser
auprès d’elle.»
« M’excuser, dit Gautier, il n’en est pas question ! »
« Dès ce soir, insista l’abbé. Ici vous risquez votre vie pour cet écart de langage. Si Dona Paquiro se plaint auprès de son mari, vous êtes un homme mort avant la publication de votre prochain article… »
Ces quelques paroles eurent le don de calmer subitement Théophile Gautier qui déclara : « Dans ce cas…Je vais vous écouter. »

A SUIVRE...